le home studiste éthique – home studio éthique, écologique, social – Chapitre 2 : améliorer nos usages numériques d’Internet
écouter de la musique en streaming
quelle dépense d’énergie, pour une si mauvaise qualité d’écoute !
et en plus, vous ne possédez pas l’objet musical.
Du jour au lendemain, si la plateforme fait faillite, toute cette musique que vous avez payée, cherchée, classée, peut s’envoler.
Tout ce travail, les plateformes l’utilisent pour éviter de dépenser de l’argent en professionnels…
Êtes vous rémunérés pour ça ?
Non, mais eux gagnent beaucoup d’argent, et ne paient pas d’impôts dans votre pays.
C’est doublement injuste.
La bulle musicale
Pour la découverte, la musique en streaming, c’est génial, mais les algorithmes peuvent rapidement vous enfermer dans une bulle, ce qui peut nuire à votre ouverture musicale.
La dépense énergétique
Il y a aussi la question de la dépense énergétique énorme nécessaire pour transporter le flux audio entre les serveurs de la plateforme et votre périphérique d’écoute.
Encore plus énorme si vous écoutez la musique sur votre téléphone en passant par la 4G (23 fois plus gourmande qu’une connexion filaire ! ).
Selon les pays où se situent les serveurs qui contiennent les fichiers de la plateforme, l’impact carbone peut être très important. On sait que plus de 65% de l’électricité produite dans le monde est très carbonée. C’est un impact que nous ne maîtrisons pas, autant le limiter.
- ici les données de la banque mondiale sur la production d’électricité à base de pétrole, gaz et charbon : https://donnees.banquemondiale.org/indicator/EG.ELC.FOSL.ZS
Acheter sa musique sur Internet, c’est :
- consommer de l’énergie à chaque écoute si vous le faites sur les sites de streaming, à moins de passer par un service capable de faire du offline.
- C’est taper dans la durée de vie de la batterie de votre téléphone qui joue la musique tout en la téléchargeant (4G 23 fois plus consommatrice que l’ADSL)
Fort heureusement, certaines plateformes, comme Deezer, permettent un téléchargement local des musiques, pour que les écoutes suivantes ne consomment plus de bande passante.
Le lien social
Le lien social entre les gens est primordial dans l’activité du musicien. C’est l’essence même de la musique, au sens où je l’entend, c’est à dire au sens de saltimbanque.
Acheter sa musique sur internet, c’est aussi oublier que l’existence des magasins locaux de musique, disquaires, etc… est la condition siné qua non d’un tissu culturel qui fonctionne, et qui est spécifique à la ville dans laquelle on vit.
Heureusement, le vynile revient à la mode.
Personnellement, j’ai vu les bouquinistes et les disquaires du centre ville de Marseille disparaître.
Aujourd’hui, de nouvelles boutiques renaissent.
utiliser les réseaux sociaux
Peut-on se passer de réseaux sociaux aujourd’hui, dans notre activité de musicien ?
J’ai envie de dire qu’il le faudrait, mais c’est impossible.
Les réseaux sociaux offrent la plus large audience qui existe.
Malheureusement, pour nous offrir cette audience, comme pour les messageries dont je parle ci dessus, ils font appel au profilage, qui est à la fois une atteinte à notre vie privée, mais aussi extrêmement consommateur d’énergie.
Imaginez la quantité de données qui transitent et qui sont stockuées à chaque recherche google, et ensuite l’affichage d’une pub Amazon sur Facebook en rapport avec cette même recherche.
Car les algorithmes des GAFAM, pour être efficaces, doivent se nourrir, comme des goinfres, de nos moindres faits et gestes.
Tout ce qui passe par les serveurs des GAFAM est analysé, stockué, utilisé à des fins commerciales (et aussi politiques, cf affaire “Cambridge analytics”).
Je vous propose la lecture de cet article du Monde, c’est édifiant : https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/05/17/cambridge-analytica-pour-regagner-le-controle-des-donnees-les-citoyens-doivent-remettre-en-cause-le-systeme-dans-son-ensemble_5300517_3232.html
Même les message tapés mais non envoyés sont scannés, nos mails, nos messageries privées, nos goûts, nos choix, tout est tracé, et gràce à ces informations, chaque internaute génère un profil.
Utilisable dans la vie de tous les jours, mais aussi pendant les périodes électorales, les périodes de “soldes”, comme le Black Friday et le Cyber Monday.
Avoir un joli site web full responsive et plein de boutons like et widgets de réseaux sociaux partout
Ça attire le regard, ça permet de créer un lien avec vos réseaux sociaux, ça vous permet de … tracer vos utilisateurs, comme les autres sites web vous tracent vous même.
C’est consommateur de ressources : ces sites ne peuvent pas être regardés confortablement sur des ordinateurs anciens, et les allers retours constants entre bases de données distantes, serveur web, et navigateur internet sont des gouffres énergétique
Heureusement, il existe des outils qui permettent de calculer l’impact de son site web :
- ecoindex, proposé par l’association GreenIT : http://www.ecoindex.fr/
- carbonilizer, proposé par le Shift Project : https://theshiftproject.org/carbonalyser-extension-navigateur/
stocker ses données sur le cloud (google, amazon,…)
très pratique, mais les GAFAM ont le droit de scanner et analyser les fichiers, et d’en conserver des copies (à titre d’exemple : aujourd’hui, le monde produit autant de données en 2 jours que durant toute l’existence de l’humanité). Ils traitent vos données et les revendent.
De plus, le transfert des fichiers et leur stockage dans des datacenters, dont on ne sait où ils se trouvent, est extrêmement énergétique. On sait que plus de 65% de l’électricité produite dans le monde est très carbonée. C’est un impact que nous ne maîtrisons pas, autant le limiter.
- ici les données de la banque mondiale sur la production d’électricité à base de pétrole, gaz et charbon : https://donnees.banquemondiale.org/indicator/EG.ELC.FOSL.ZS
Lire les articles de la série “la musique éthique”
- Introduction : Pourquoi s’en soucier ?
- Chapitre 1 : Améliorer nos usages de consommateurs
- Chapitre 2 : Améliorer nos usages numériques d’Internet
- Chapitre 3 : Améliorer nos usages de nos logiciels et de nos ordinateurs
- Chapitre 4 : Améiorer nos usages de musiciens